Paris

Mégalopole-sur-Seine

L’Axe Seine: Corridor logistique et laboratoire post-politique [N°14]

Pour les aménageurs du XXIe siècle, la Seine n’est plus un fleuve, mais un « Axe » Paris-Rouen-Le Havre. Un « corridor logistique » offrant à la région-capitale une précieuse ouverture sur la mer, qui lui permettrait de rester au plus haut niveau de la compétition économique mondiale. Et pour fluidifier au maximum leurs projets, les promoteurs de cet « Axe Seine » ont recours à des innovations réglementaires, fiscales et anti-institutionnelles, accompagnées d’un « grand récit métropolitain »…

Mise en boîte ou mise en bière ?

Bouquinistes : une victoire olympique qui cache une défaite touristique ? [N°13]

Le bouquinistes ont gagné. Les boîtes vert wagon, composante essentielle du paysage parisien, ne seront pas démontées pour la cérémonie d’ouverture des JO. Si la menace olympique a été repoussée, il en demeure une autre, plus insidieuse et fondamentale : une portion grandissante des bouquinistes, se pliant à la massification touristique, tend à se transformer en marchand de souvenirs. À la faveur de cette épisode, certains du métier ressortent avec une certitude : il faut défendre le livre par-delà les JO.

Addiction au rail

CDG Express contre RER B : jeu de dupes sur le réseau francilien ? [N°9]

Novembre 2022 : en catimini, les premières rames du Charles-de-Gaulle Express sont livrées…très en avance puisqu’elles ne seront mises en service qu’en 2027. Destiné aux 17 000 passagers aériens quotidiens, ce petit TGV urbain flambant neuf doit assurer une liaison directe entre l’aéroport de Roissy et la gare de l’Est. Un trajet réalisé en 20 minutes moyennant un billet à 24 euros, dissocié du passe Navigo. Pendant ce temps, un million de passagers quotidiens sont comprimés chaque jour dans les rames trop peu nombreuses et vieillissantes du RER B.

Apprendre et s'émanciper

40 ans de lycée autogéré à Paris : « Ce lieu m’a sauvé la vie ! » [N°6]

Quarante ans déjà que le Lycée Autogéré de Paris (LAP) a ouvert ses portes. Durant cette période, des milliers d’élèves et des centaines de professeurs se sont engagés pour participer à ce projet expérimental. Pourquoi ont-ils décidé de quitter l’enseignement traditionnel ? Qu’est-ce que ce lycée a de si spécial ? De quelle manière les élèves ont-ils appréhendé le bac Blanquer 2022 ? Reportage.

Portraits chiffonesques

Jaber ou l’art d’être insaisissable dans Paris [N°5]

J’ai écrit cet article en souvenir de la casquette que Jaber m’a offerte un jour, une casquette ramassée sur une poubelle, poubelles qui offrent des matières premières inestimables pour créer de ci, de là. Comment ça je m’égare ? Tu me demandes un chapô et je t’offre une casquette ! ?
Et la question est : faut-il aujourd’hui garder la casquette ? Ou la laisser voguer sur l’une des barques peintes par Jaber rue de Ménilmontant ? Il y a aussi sur cette fresque, une femme avec une baguette sur la tête comme celles que Jaber a fabriquées lorsqu’il était boulanger, et en pétrissant le pain, la pâte devenait poisson, âne, oiseau, fleurs… Et Coluche devenu un habitué de cette boulangerie lui a donné le goût du saltimbanque :
bon là ça va ? Tu le lis l’article ?
Premier épisode de notre nouvelle rubrique : Portraits chiffonesques.

Joie du mutualisme

Les mutuelles de fraudeurs, à Paris et ailleurs : combat pour la gratuité du métro [N°5]

Largement méconnues, les mutuelles de fraudeurs ont fleuri un peu partout dans les métropoles du monde entier ces trois dernières décennies. Leur but ? L’auto-organisation et l’action non-violente (et discrète) contre des aspects dégoûtants de la vie en métropole : le tri, le contrôle des usagers de transports et la stigmatisation de ceux qui ne peuvent payer. Retour sur ces expériences qui pourraient dessiner des horizons d’action.

Informatisation

Fin du ticket de métro à la RATP : vers quoi nous mène l’informatisation de la billettique ? [N°5]

Vous le savez peut-être déjà : le ticket de métro tire sa révérence. Après 122 ans de service, le ticket magnétique est abandonné au profit des cartes à puce et du paiement par ordiphone. Peut-être y verrez-vous une disparition anecdotique ou seulement symbolique. Et que le progrès technologique, faute de pouvoir l’arrêter, doit bien continuer de creuser son sillon ! Mais cela va bien au-delà : c’est un monde, une philosophie, une manière d’être qui s’estompe insensiblement. Le tout au profit d’un outil gestionnaire qui multiplie les possibilités de surveillance des populations. A ceux qui verraient en nous des âmes tourmentés par un nouveau mal du siècle nécessairement rétrograde, nous tâcherons ici de montrer que cette disparition participe de l’approfondissement d’une société à questionner : celle du tout numérique.

Balayer devant sa porte

Qui va cracker aux Quatre-chemins ? L’impasse des mobilisations habitantes [N°4]

Bientôt 30 ans que dans le Nord-Est parisien, l’on déplace, évacue et disperse, pour à nouveau rassembler et reléguer les personnes les plus dépendantes au crack. Il ne s’agit jamais de répondre aux besoins de ces individus marginalisés mais d’apaiser les mécontentements des riverains. Aux Quatre-Chemins, un mur a même été construit pour prévenir la contestation des habitants de ce quartier populaire. Ce dispositif autoritaire fonctionne-t-il ? Enquête sur le terrain.

Disney palette

Les tiers-lieux et friches culturelles : qu’est-ce qui cloche ? [N°4]

« LES TIERS-LIEUX SONT DÉJÀ LE MONDE D’APRÈS », voilà ce qu’explique une tribune publiée en ligne en mai 2020 sur Enlarge Your Paris et signée par une vingtaine de tiers-lieux parisiens. Fort du rôle qu’ont joué certains d’entre eux durant l’épidémie de COVID, ils sont désormais dans toutes les bouches et parés de toutes les vertus : résilience, inclusivité, créativité, solidarité, sociabilité, productivité, etc. Aujourd’hui, la machine connaît un engouement tout particulier qui embarque dans ses rouages citoyens, associations, entrepreneurs, propriétaire fonciers, collectivités territoriales, État. Alors, tout est beau au pays des tiers-lieux ? On dirait que quelque chose sonne faux… et on va tenter de vous expliquer pourquoi.

Duplicité urbaine

Le Point Fort d’Aubervilliers : le tiers-lieu de la gentrification ? [N°4]

La future piscine d’entraînement pour les Jeux Olympiques 2024 qui a d’ores et déjà détruit une partie des Jardins Ouvriers d’Aubervilliers n’est que la pointe émergée de l’iceberg de l’aménagement urbain dans le secteur nord de la ville, celui du Fort d’Aubervilliers. Un écoquartier sortira de terre dans les prochaines années. À l’intérieur du fort une friche culturelle, le Point Fort, ouverte en décembre 2021, préfigurant la vie nocturne du nouveau quartier. Une opération publicitaire qui masque la gentrification ?

La vie des autres...

Des méduses à l’assaut de Paris. Vers une ville-aquarium ? [N°3]

Ces dernières années, quelques dizaines de micro appelés sobrement « méduses » ont été installé dans les rues de Paris par une association du nom de Bruitparif. Son but ? Développer une cartographie sonore de la capitale et s’imposer, entre autre, comme une technologie de régulation des conflits de voisinage. Ces « méduses », bien plus urbaines que marines, sont amenées à se développer largement à l’avenir. Elles posent pourtant de profondes questions sur l’usage policier qui pourrait en être fait et sur la technologisation de la vie au cœur de la « Métropolis » qu’est Paris.

Une ville-gruyère

L’affriolante anarchie des catacombes parisiennes [N°2]

J’en ai marre. Paris, c’est beau, ça gueule, ça vit… mais parfois, j’en ai juste marre. Marre du brouhaha dans les quartiers animés, marre du silence qui entoure les quartiers luxueux, ennuyeux et révoltants, marre même d’être révolté, bref, marre de Paris. Quand c’est comme ça, je prends des vielles fringues, quelques bougies, et c’est parti : je m’en vais faire un tour dans les catacombes.

Disperser... ventiler.

Nanterre pas ton sport ! Un match avec les supporters de la JSF Nanterre [N°1]

Un petit rat s’est faufilé dans les tribunes du Palais des Sports
Maurice Thorez, à Nanterre, aux côtés de la Mafia Kop Vert. Ce groupe
de supporters de l’équipe de basket locale montre que le sport est un moment de convivialité et de rencontres pour tous, mais il semblerait que cette réalité s’estompe à l’heure où les grands clubs parisiens vendent à prix d’or leurs places en tribune…